Bienvenue sur le site web de la commémoration du massacre de Thiaroye publié par l'association Sénégal-sur-Seine dans le cadre des manifestations qu'elle organise en partenariat avec l'Association ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd'hui) et le soutien de la ville de Malakoff.

A l'heure où le monde célèbre le centenaire de la grande guerre et le 70ème anniversaire du débarquement de la seconde guerre, beaucoup de manifestations officielles ont fait ressurgir à juste titre les souvenirs douloureux que vécurent les anciens combattants parmi eux, les tirailleurs africains. Les descendants de ces tirailleurs n'ont pas voulu être en reste, car honorer la mémoire de leurs ancêtres s’impose à eux comme un devoir civique mais aussi un viatique qui permet de baliser les chemins d'aujourd'hui pour mieux équilibrer les échanges de demain.

Cette guerre de 39-45 qui opposait deux mondes celui de la tyrannie et celui de la liberté a permis de mettre en exergue l'histoire de la relation entre la France et l'Afrique. C'est dans un élan de refus de l'occupation que le Général De Gaulle s'est tourné vers l'Afrique, à la recherche d'alliés pour vaincre la puissante armée de l'Axe. Cet appel à la libération et à la fraternité avait un écho particulier auprès des populations africaines qui se reconnaissaient dans cette aspiration légitime à l'émancipation. Nous reconnaissons tous aujourd'hui l’aboutissement de leur mobilisation dans la liberté retrouvée et l'histoire retiendra que Brazzaville (Congo) fut la capitale de la France Libre le 27 octobre 1940 avec le ralliement de l'armée des tirailleurs.

A la fin de la seconde guerre mondiale alors qu'un parfum de victoire s'exhale sur le front, un certain nombre d'ex-prisonniers de guerre originaires de l'AOF ont été rapatriés sur Dakar pour être démobilisés à la caserne de Thiaroye. De triste mémoire, le camp de Thiaroye symbolise le théâtre de la fraternité brisée. C'est pour cette page sombre de l'histoire coloniale de la France que l’universitaire et historienne Armelle Mabon a été au bout d'une longue recherche pour exhumer des pans entiers d'une histoire étouffée sur laquelle elle lève le voile dans sa conférence intitulée "Thiaroye, un massacre dissimulé".

L'historienne emboîte ici le pas de nombre d'intellectuels, d'artistes, de poètes et quelques historiens qui ont à leur manière porté les projecteurs sur cette page d'histoire tragique. Faut-il rappeler le film « Camp de Thiaroye » d’Ousmane Sembene, le poème « TYAROYE » de l'académicien Léopold Sédar Senghor... Au sein de Sénégal-sur-Seine, nos artistes ont aussi évoqué cet évènement tragique à travers plusieurs titres (« Toubab Bilé » de Max Adioa ou « Boucliers de l’armée » de Big Mô).

Toutes ces œuvres et publications exprimant le même besoin d'éclairage et les mêmes interrogations vont trouver dans cette conférence leur épilogue au travers des travaux de recherches dont l'historienne nous livre ici une conclusion fondée sur une consultation et une confrontation des archives qu'il faut savoir lire et interpréter pour comprendre Thiaroye.

Cette journée de commémoration est une occasion heureuse de revivifier la fraternité Franco-Africaine au travers de toutes ces manifestations de convivialité dont les temps forts sont la conférence-mémoire d’Armelle Mabon, des débats de retrouvailles animés par l’ACCA, un partage de repas africain et un concert inédit en apothéose.

Par Ousmane SOW


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